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Une vie de Bohémien (sonnet)

J’aurais aimé suivre Molière
Dans sa troupe de comédien,
Et ses décors de quelques riens
Passer de l’ombre à la lumière.

Le long des chemins de la terre
Vivre la vie des bohémiens,
Sans jmais penser à demain,
Comme les fils de la Chimère

Autour du feu, quand viens le soir,
Quand la guitare broie du noir
Se serrer pour se tenir chaud.

En regardant danser les flammes,
Espérer en des temps nouveau,
En rêver, à s’en fendre l’âme !

Mars, avril 2017

Ce poème dit par moi sur scène.

L’ordre des mots

version courte écrite en avril 2017 à partir de la version longue,
écrite en novembre 2014,
puis retravaillée en février 2015, novembre 2015, août 2016, mars 2017.

Aux frontons de nos édifices,
Nos grands anciens ont fait graver
Trois mots simples, sans artifice,
Et au monde, ils les ont légués.
Ces trois mots, vous les connaissez
En premier, il y a « Liberté »

Un mot très fort, mais trop souvent
Victime de détournements
Lorsque « Liberté d’entreprendre »
Signifie « pas de compte à rendre »
« Égalité » est le deuxième,
Pour lui, c’est du pareil au même !

Lorsque les nantis, les notables,
Repus au sortir de la table,
Voudraient payer le même écot
Que ceux au pain sec et à l’eau.
Suffirait-il de modifier
L’ordre des mots pour tout changer ?

Je vous propose d’essayer :
Regardez comme « Égalité »
Après « Fraternité » dévient
De chacun, selon ses moyens
à chacun selon ses besoins
C’est ça, la solidarité !

L’ordre des mots « Fraternité »
« Égalité » puis « Liberté »
Empêcherait qu’on envisage
De jouir seul d’un bien si précieux
Tant qu’il existe sous les cieux
Quelqu’un réduit en esclavage !

Aujourd’hui, c’est plus que la France
Qu’il nous appartient de sauver.
Les prédateurs de la finance
Ont mis la planète en danger !
Les mots gravés vont nous aider,
Mais n’oublions pas le dernier !

De nos ancêtres, soyons fiers,
Ils ont fait des Révolutions,
Poursuivons le travail d’hier,
Écrivons la constitution
Que leurs mots vont nous inspirer,
Et surtout, surtout, le dernier !

De Proudhon et de Robespierre,
Il faut reprendre les flambeaux
Le moyen de sauver la terre :
Réaliser leurs idéaux.
Et tout d’abord, pour commencer,
Mettre en premier, «Fraternité» !

Ce poème, dit par moi sur scène.

retrouvez la version longue

Ballade de l’âge du fer.

Avez-vous contemplé, à Nantes ou à Bordeaux,
Ces dentelles de fer, qui se voudraient charmantes,
Signes de la fortunes extraite des bateaux.
Mais où le vent marin pousse un cri d’épouvante.
Ces fers, dont vous orniez vos façade pédantes
Avaient déjà servis, ils avaient enchaînés
Au fond de vos navires, des hordes apeurées.
Votre commerce était la honte de la France !
Eux, pertes ou profits, esclaves ou noyés,
Et vous avez osé parler de déchéance ?

Oui mais, à Champagney, ce n’était qu’un hameau,
Tout petit village d’une contré charmante,
Un petit coin blotti, entouré de coteaux,
Où l’on vit apparaître une idée surprenante.
Ce presque nulle part, cette idée bouleversante,
Des hommes seraient noirs ? cela est certifié ?
Et pour cette raison, privés d’humanité ?
« Car nous sommes semblables, » telle est la doléance,
Que ces humbles sujets mirent dans leur cahier !
Et vous avez osé parler de déchéance ?

Leur pêché était-il la couleur de leur peau ?
Leur langage inouï ? Leur musique obsédante ?
Ou bien leur nudité, malgré les oripeaux
Dont vous leur fabriquiez une tenue décente ?
Moi, c’est votre impudeur que je trouve indécente.
Jamais leur volonté n’accepta de plier
Quand arriva de France, enfin, la Liberté
Se ruèrent partout, porter la délivrance !
Ne prenant même pas le temps de savourer !
Et vous avez osé parler de déchéance ?

Faux Roi, nantis, puissants, vous n’allez rien laisser
Qu’à la grandeurs des humbles, on puisse comparer,
Ils ont fait la Nation, nous leur devons la France.
Ils n’avaient que leur vie, mais n’ont pas hésité,
Quant à vous, dégagez, flétris pour déchéance !

mars 2017.

Une vie de bohémien (sonnet).

J’aurais aimé suivre Molière
Faire l’apprenti comédien,
Me costumer en spadassins,
Me grimer en vieille rombière.

Dans un décor de quelques riens
Passer de l’ombre à la lumière.
Le long des chemins de la terre
Vivre une vie de bohémien.

Autour du feu, quand viens le soir,
Quand la guitare broie du noir
Se serrer pour se tenir chaud.

En regardant danser les flammes,
Espérer en des temps nouveau,
En rêver, à s’en fendre l’âme !

mars, avril 2017.

Annonces sidérales.

Écrit pour Laetitia Ribière, sculptrice, qui m’a offert une soirée de « balade poétique » dans son exposition, « Laëtmosphère ».

Pour être bien informés,
Demandez la Voix Lactée !
Les nouvelles des planètes,
Les potins de la comète.
Saturne était bien trop gros,
On lui a mis un anneau,

Jupiter n’a pas voulu,
Voyez où il est rendu !
Une naissance annoncée,
Laetitia va l’accoucher :
Mars aurait perdu les eaux,
Suite au prochain numéro …

Et puis les cours de la bourse,
Tout savoir sur la Grande Ourse,
Elle aimerait se montrer,
Dans les foires. les marchés.
Elle a un impressario,
Pour vendre son numéro.

Dans la course des comètes,
Tout ne serait pas honnête,
Certaines seraient dopées !
Mais on s’en était douté !
Un peu comme au tour de France,
Plus personne n’a confiance.

La Terre est en dépression !
Cessant ses révolutions,
ça, c’est révolutionnaire,
Ah, elle y va fort, la Terre !
C’est qu’elle n’en pouvait plus
Noyée sous les détritus !

Et puis on lui fait les poches,
De gaz et d’huile de roche !
Et à force qu’on se serve,
On a vidé les réserves.
Pour ne plus être exploitée,
Elle aurait démissionné,

Elle dit qu’elle s’éclipse,
Et déserte son ellipse !
S’en va prendre sa retraite,
S’amuser, faire la fête !
Elle est sortie de la ronde
Pour ne plus porter le monde.

Elle a dit qu’il est fini,
Qu’il était bien trop pourri !
Il faudra vous débrouiller,
Vous devrez le remplacer
Par le monde qui va naître.
Il va falloir vous y mettre.

Il faudra qu’il soit meilleur,
Ou alors, aller ailleurs !
Vous l’avez bien mérité,
Vous avez tout saccagé !
Il faudra bien réfléchir,
Ne pas se laisser fléchir,

Chacun dira son idée,
Qu’il faudra examiner.
Je sais, ça prendra du temps,
Mais comment faire autrement ?
Il ne faut plus déléguer,
Chacun doit s’en occuper !

Dépêchez-vous, il est tard,
N’écoutez plus les bobards !
Méfiez-vous de ceux qui trichent,
Oui, oui, je parle des riches,
De tous les baratineurs
Des menteurs, des profiteurs.

Des nantis et des puissants,
De ceux que vous croyez grands
Lorsque vous êtes assis,
Aurait dit La Boétie,
Peut être même « à genoux » *,
Alors mettez-vous debout !

Tout de suite, dès aujourd’hui !
Si il faut, toute la nuit.
Il faudra aller au bout,
Et pour ça, tenir le coup,
L’enthousiasme est réveillé
Il ne faudra pas flancher !

C’est le réveil des consciences,
C’est une dernière chance !
Car l’intérêt général
Voilà l’enjeu capital.
Soyez dignes des Lumières,
Un jour, vous en serez fiers !

* « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » citation attribuée à La Boétie, par Pierre Victurnien Vergniaud, (avocat, homme politique et révolutionnaire français ), mais qui ne figure dans aucun des écrits de La Boétie.
Mai 2016,

Il faut adopter un poète.

C’est un poète délaissé,
Que vous devriez adopter
ça vit d’eau fraîche et puis d’amour,
Il n’en faut qu’un peu tous les jours,
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

Du jardin de vos chers secrets
Il saura prendre un soin discret.
Et pour vous cueillir des baisers,
Vous pourrez le solliciter.
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

Et s’il vous vient des nostalgie,
Il en fera des poésies,
Qu’il vous offrira gentiment,
Un poète, c’est très galant.
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

Au moment de parler d’amour,
Pour vous protéger des balourds,
Un poète, c’est épatant,
Il n’y a pas meilleur amant.
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

S’il vous plaît, vous pourrez user
De ses charmes à volonté,
Et s’il tiens ses engagements,
Vous le garderez très longtemps,
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

Attention, c’est très exotique,
Avec ses cotés érotiques,
Vos amies vont vous inviter,
Dans l’idée de vous le piquer !
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

Mais vous devrez en prendre soin,
Le caresser chaque matin,
Lui prodiguer votre attention,
Et aussi votre admiration.
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

De grâce, laissez-vous aller,
Dans ses bras, courez vous jeter,
Savourez ses matins câlins,
La chaude douceur de ses mains,
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

Pour la santé, c’est idéal,
Et ça soigne aussi le moral,
Vous verrez, ça fait un bien fou,
Un poète amoureux de vous.
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

Se voir dans l’éclat de ses yeux,
S’éclairer à son air radieux,
Ne fait pas tourner le compteur,
Pas besoin de kilowattheure,
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

Si pour vous quelqu’un se consume
à force de manier la plume,
Profitez-en pour vous chauffer,
Sans allumer la cheminée,
Vraiment, c’est très économique,
Et ça a des cotés pratiques.

Et même s’il se croit vainqueur,
Il vous aura offert son cœur,
Vous vous devez de l’essayer,
Et peut-être un jour, l’adopter.
Vous apprécierez sa pratique,
Et son coté économique !

Décembre 2015,

Attente.

Je l’ai vu dans tes yeux, cet éclat qui m’alarme
Comme un pas douloureux, sur le chemin des larmes
Ce besoin de tendresse où l’absence nous hante,
Et qui fait de nos nuits une trop longue attente.

Ces moments où la solitude
Est plus rude que d’habitude
Quand il nous manque, à en crever
Un souffle pour nous rassurer,

Ces instants sans sommeil se succédant en vain,
Et dont la litanie nous tiens jusqu’au matin.
Toujours recommencée, la triste sarabande,
Désirs inassouvis, inutiles demandes

La douce attente d’un baiser
D’un bras, juste pour s’y lover,
Et la caressante douceur,
D’un sentiment qui vient du cœur.

C’est un rêve qui passe et nous fait déchanter,
C’est un nouveau moyen pour mieux nous torturer
Que ce rappel soudain des doux enchantements
Dont nous sommes privés, et depuis si longtemps.

J’ai bien entendu tes matins,
Plus solitaires que les miens.
Pour un câlin, ni chien, ni chat,
Que peux-tu prendre dans tes bras ?

Décembre 2015.

Mise en garde.

Attention, pour vous mettre en garde,
Je suis venu spécialement.
à toi, jeune, je dis « regarde,
Ne parais-je pas soixante ans ?
Et même plus, apparemment ! »
Tu te dis « Ce n’est pas trop mal,
Il a bien vieillit, l’animal »
Sais-tu que je n’ai pas trente ans ?

Ne faites pas, que Dieu vous garde
L’erreur que je fis à quinze ans
De croire que la vie musarde
Et qu’on peut prendre tout son temps.
J’étais joli, j’étais brillant,
Je n’écoutais que mes envies,
As-tu bien vu comme je suis ?
Vois-tu que je n’ai pas trente ans ?

Je voulais que l’on me regarde
Surtout les filles, évidemment,
Et dans la lumière blafarde
Je voulais être très brillant
Quand de choisir, il fut grand temps,
J’ai dit « Génie et Sex-Symbol,
En même temps ! » j’ai été fol
Voyez où j’en suis à trente ans !

Prince du temps, pardonne-moi
D’avoir cru en cette folie
Et donne moi une autre vie,
La même, oui, ça va de soi!

Décembre 2015,

Décadence infernale.

Passé le solstice d’hiver
Est-ce qu’on ira vers la lumière ?
Y aura-t-il encor un printemps ?
Où sombrons nous vers le néant ?

Le temps nous fuit, le temps s’en va,
Le temps s’effrite entre nos doigts,
Ils nous ont volé la durée,
C’est l’obsolescence programmée.

Refrain :     Toujours plus vite, toujours plus fort,
Toujours bouffer, encor, encor,
Et gaspiller plus d’énergie,
Va-t-on crever de boulimie ?

Ils ont mis le monde au pillage,
Comme des Vikings un village,
Et de déchets en déchéance
Mis le monde en désespérance.

Après l’amour, c’est l’amitié,
Qu’ils aimeraient voir tarifée
Sur les réseaux qu’on dit sociaux,
Mais c’est virtuel, rien que des mots.

Refrain :         Toujours plus vite, toujours plus fort,
Toujours bouffer, encor, encor,
Et gaspiller plus d’énergie,
Va-t-on crever de boulimie ?

Coda :
Il est urgent que l’on arrête
Cette décadence infernale
Il faut repenser la planète
Mais dans l’intérêt général !
Alors vous les politiciens
Les profiteurs, les bons à riens
A qui l’on doit ce dépotoir,
Dégagez ! On veut plus vous voir !

Décembre 2015.