J’avoue que je m’interrogeais sur la meilleur façon de sortir du piège « Le Pen au 2ème tour » qui allait encore une fois fonctionner, au passage, si les voix, … Mais Jean-Luc à raison, ne nous en prenons qu’à nous même, ne rejetons pas la faute sur d’autres.
Et puis, voilà-t-y pas que c’est Marine elle-même qui se tire une balle dans le pied ! Que dis-je une balle, une rafale ! D’après de nombreux commentateurs, elle se serait-elle même sabordée., mais ils pensent généralement que c’est une erreur, une bévue, un accident, la « peur de gagner » que les sportifs doivent être capables de surmonter pour accéder à la victoire, enfin, que ce n’est pas de sa faute, elle a craqué, et … Et si c’était une toute autre raison ? Si Marine s’était volontairement sabordée ?
Quel est le but réel de Marine Le Pen ? Marine Le Pen, quand elle a pris la succession « politique » de son père a en même temps pris les rennes de l’entreprise familiale, qu’elle a d’ailleurs semble-t-il fait remarquablement prospérer, une petite exploitation aurifère, un bizzness qui exploite une mine d’or : le financement de la vie politique. Le système est extrêmement efficace, et le rendement financier est excellent. Ça fonctionne un peu comme une franchise. La maison mère, « le franchiseur » fournit tous le matériel nécessaire : les tracts, les affiches, la communication, les clips vidéos, le mode d’emploi, ce qu’il faut dire, ne pas dire, etc, etc … tout ceci pour un prix sur-évalué, à la frontière de l’indécence. Chaque acquéreur, chaque client, je veux dire chaque candidat qui veut porter les couleurs du FN doit faire l’acquisition du « kit de campagne » proposé par Marine, au pris et conditions fixés par Marine.
Soit le candidat obtient assez de voix pour que ses dépenses de campagne soit remboursées par l’état, l’achat du « kit » est donc compris dans les dépenses remboursées et ce sont finalement les contribuables qui offrent au candidat ce kit très cher contenant l’ensemble de son matériel de campagne. Bien sûr, le candidat malheureux n’atteignant pas le nombre de voix lui ouvrant le remboursement de l’état verra sa dette auprès de la PME de Marine annulée par la générosité de cette dernière, il ne sera pas tenus de rembourser le prêt ayant financé l’acquisition de son merveilleux kit de campagne.
Il va de soi que l’exploitation de ce filon aurifère est bien moins risqué et probablement plus profitable que l’accès au pouvoir lui-même, situation qui entraînerait immanquablement une levée de boucliers, une mobilisation générale, ferait éclater au grand jour l’incapacité du FN à gérer gouverner ou même à simplement gérer, comme cela s’est produit à chaque fois qu’une liste FN a gagné une municipalité.
Je pense que le risque d’arrivée au pouvoir du FN est moins grand que nous ne le pensons généralement. Tout d’abord, l’utilisation du FN comme repoussoir mobilisateur, et cela fait très longtemps puisque cela date de Jean-Marie Le Pen, lequel voulait peut-être plus arriver au pouvoir que sa fille; mais donc cette utilisation accrédite aussi l’idée d’utiliser ce vote là pour « mettre un coup de pied dans la fourmilière » et pour ma part, j’en suis persuadé depuis très longtemps. L’excellent article de Chantal Mouffe paru dans Fakir explique parfaitement cette composante très présente dans le vote FN. Il va de soi qu’au delà du « le coup de pied donné », il n’y a pas d’adhésion aux idées du Front National. Bien sûr le rideau de fumée que les médias utilisent pour masquer nos positions, rendre nos messages inaudibles, répéter sans cesse que Mélenchon et Le Pen, c’est la même chose, ou que c’est très similaire détournent pas mal d’électeur vers ce qui est finalement la solution de facilité qu’on leur propose. Le vote de protestation, c’est le vote Le Pen. Elle a quand même bénéficié d’un temps de parole double de celui accordé à Jean(Luc Mélenchon.
Je pense également, et je ne vais pas me faire que des amis, mais je pense que dans notre camp aussi, brandir la menace FN ou plutôt son exutoire « Tout sauf le FN » est aussi parfois un argument de confort permettant d’éviter de trop s’interroger sur des manques d’efficacité de nos actions ou des manques de clarté de certaines de nos positions.