23 août

Journée internationale de la mémoire de la traite négrière.

Avez-vous contemplé à Bordeaux ou à Nantes,
Dans tous les beaux quartiers situés près de l’eau

Les signes de fortune extraite des bateaux,
Ces dentelles de fer, arabesques charmantes
Mais où le vent marin hurle son épouvante
Aux balcons ouvragés que l’on trouve si beaux.

Il fallait s’afficher, montrer l’or amassé,
Dans votre aveuglement, c’est bien votre arrogance
Qui vous a fait choisir, en signe d’opulence
Ce symbole maudit de votre indignité !
Ces fers vous avaient-ils servis à arrimer
Vos tristes cargaisons de pleurs et de souffrances !

Et pendant ce temps là, vous aviez proclamé
« Les hommes naissent libres et tous, égaux en droits ! »
« Quoi, libres ? » Disiez-vous, ?« Tous ? Oui, mais pas ceux-là ! »
Ni ceux venus d’ailleurs, ni les déshérités.
Vous avez ajouté, plus tard, « Fraternité »
Mais les femmes non plus, pour vous, ne comptaient pas !

Un seul s’était dressé, face à vous, inflexible,
Il avait fustigé tout haut l’hypocrisie
Dont vous aviez usé dans cette parodie
Oui, c’était Robespierre, c’était l’incorruptible
Parlant au nom du Peuple et du droit intangible
Celui que vous couvrez, depuis, de calomnies.

Vos mots n’étaient-ils donc que slogan de façade ?
Des mots jetés en l’air ? Lancés sans y penser ?
Ou plutôt, je le crois, des mots pour mieux tromper.
Votre belle devise est une mascarade !
A tous les délaissés, tous les « restés en rade »
Il serait temps, enfin, quelle soit appliquée.

Et il faudrait en plus que tous soient résignés
Que pas un ne proteste ou se plaigne tout haut
Quand vous nous imposez vos dogmes libéraux !
De quelle déchéance vouliez-vous donc parler
A ces gens, trop souvent, à peine tolérés ?
C’est leurs fers que je vois aux balcons près de l’eau !

Août, septembre 2017

Un autre poème engagé : Une minute de silence

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