C’est la vie d’une couturière
Qui officiait à l’Opéra,
Créant, et elle en était fière,
Tous les tutus des petits rats.
Elle élevait dans sa chaumière
Le neveu qu’une aventurière
Un jour, en partant, lui laissa.
Et, chacun vit à sa manière,
Une grande nichée de rats !
A une crise meurtrière,
Le pauvre gamin succomba,
Et fit, dans la gentilhommière,
Une hécatombe de ses rats.
Ah qu’a tu fais là, scélérat !
Tata, c’est pas moi, c’est les rats !
Dit-il en jouant son va tout
Depuis ce jour, elle rata tout,
Que ce soit couture ou tambouille,
Ce rata qu’en vain elle touille,
Oui, sa fameuse ratatouille !
Quand à la couture, c’est foutu,
Elle se foutait des tutus.
Au grand dam de la costumière.
Son travail elle négligea,
S’y prenant de telle manière
Sur le tutu d’un petit rat,
Que c’est devenu légendaire,
Du jamais vu à l’Opéra !
Répétant des journées entières
Pour le neveu tueur de rats :
« Tuer mes rats ! Ah, tu me tue ! »
Et elle ratait les tutus !
Une musique militaire,
Que joue la trompette guerrière,
Pour en tirer quelque vertu,
Jusqu’à maintenant perpétue
Ce drame et le met en lumière,
D’une façon fort cavalière :
« Le rat de ta Tata tu tues,
Ta Tata rata le tutu ! »
Août 2008, mars 2016.