De quoi t’as l’air ?
Combien de temps, d’puis qu’tu turbines ?
Y a ta mémoire qui se débine,
Y a ton bridge qui se défausse,
Tes molaires qui se déchaussent.
Tes raideurs se sont déplacées,
Te voilà tout ankylosé,
Coté neurones, tu t’raréfie,
Et parfois, t’as des courts-circuits.
Refrain : Dis donc, t’as vu de quoi t’as l’air,
Crois moi, c’est loin d’être super,
Tu compt’ rester encore longtemps,
Tu t’incruste, c’est indécent !
C’est pour Popaul, que tu t’inquiète,
T’as peur qu’il se mette à la diète.
Alors profit’ de tes souv’nirs
Tant qu’Alzheimer tarde à venir.
Tu t’liquéfie de la conscience,
T’as des trous dans la pertinance
Coté prostate, c’est pas brillant,
C’est ta dérive d’incontinent !
Dis donc, t’as vu de quoi t’as l’air,
Crois moi, c’est loin d’être super,
Tu compt’ rester encore longtemps,
Tu t’incruste, c’est indécent !
Tu veux faire bonne figure,
Mais on voit ta déconfiture
ça t’f’rait du bien, un raval’ment
Mais t’auras pas assez d’argent
Ah, tu t’accroche à ta carcasse,
Tu n’veux pas partir à la casse,
On dirait qu’t’attends quelque chose,
Peut être que le monde explose ?
Dis donc, t’as vu de quoi t’as l’air,
Crois moi, c’est loin d’être super,
Tu compt’ rester encore longtemps,
Tu t’incruste, c’est indécent !
Dans mon miroir, j’vois d’quoi j’ai l’air
Je le vois bien, qu’c’est pas super
J’me parl’, c’est pour gagner du temps
Vérifier que je suis vivant.
Décembre 2015.